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True lies.

Vendredi 24 février 2012 à 0:33

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Toute relation est porteuse d’un risque de perte d’amour et d’un 
danger d’attaque de l’estime de soi, dans la mesure où elle mobilise
 
 
la question de la différence (représentée par la différence des places, des points de vue, des besoins, des désirs …). C’est à
 
travers des conflits (externes et internes)qui génèrent des émotions que l’enfant poursuit la construction de son estime de lui-même.
 
Les émotions naissent dans le corps (Damasio). Elles peuvent se mentaliser et se traduire alors par des sentiments exprimés
 
verbalement ou sous forme de comportements .Les émotions peuvent aussi se traduire directement par des comportements sans passer par
 
une mentalisation. Les comportements sont donc en relation avec des processus conscients et volontaires mais aussi avec des processus involontaires et inconscients (ce terme renvoie à l’inconscient Freudien et au refoulement qui le constitue mais aussi à des émotions qui n’ont jamais été mentalisées). 
 
- Un attachement sécure ne protège pas de la confrontation à une angoisse d’abandon y compris par le parent (ce que l’on peut
 
traduire comme une perte de son estime), mais permet de disposer d’outils de réappropriation de l’estime de l’autre sans perte de
 
l’estime de soi. Ce danger de confrontation n’est pas dans des conditions d’attachement sécure au premier plan mais peut apparaître
 
du fait des circonstances. Après un temps de réaction plus ou moins long, laissant dans l’intervalle le champ libre à l’expression des
 
émotions éprouvées, y compris sous forme de troubles du comportement, l’enfant(adolescent) peut trouver dans ses expériences
 
antérieures un sentiment de sécurité suffisant pour faire face seul, solliciter de l’aide ou accepter celle qui lui est proposée.
 
- Dans l’attachement insécure, face à l’imprévisibilité du parent, l’enfant est lui-même en difficulté pour prévoir et anticiper.
 
L’angoisse de séparation et les troubles du comportement qui l’accompagnent peuvent être décodés comme une tentative de maintenir
 
avec ce parent un lien perçu comme essentiel à la construction et au soutien de l’estime de soi. Lors de confrontations ultérieures à
 
une situation d’insécurité, les émotions génératrices d’angoisse d’abandon et d’attaque de l’estime de soi seront facilement activées
et se traduiront entre autres par des troubles du comportement. L’enfant (adolescent) pourra accepter ou solliciter de l’aide mais
 
le fera souvent de façon maladroite ou déconcertante.   Dans l’attachement évitant les bases de l’estime de soi sont
 
gravement perturbées par la difficulté ou l’impossibilité à accéder à l’estime de l’autre. Les relations ultérieures sont
 
marquées à priori non seulement par la méfiance et la crainte d’être dominé mais par le désir de s’imposer à l’autre comme s’il
 
s’agissait de la seule façon de s’assurer de sa valeur, de sa place et au-delà, de son existence même. L’enfant (puis
 
l’adolescent et l’adulte) aura tendance à décrypter toute relation comme un rapport de force porteur d’un danger de disparition, et
 
s’organisera pour y faire face, tentant de prendre le pouvoir dés que l’occasion se présente ou et en s’effaçant pour éviter la
 
confrontation d’où la fréquence et la gravité des troubles du comportement.
 
Une proposition d’aide sera perçue comme un danger de prise de pouvoir et l’attention portée par un tiers sera suspectée de dissimuler d’autres objectifs que ceux énoncés. L’enfant (adolescent) pensant qu’il ne peut compter que sur lui-même refusera toute aide ou tentera de s’en libérer au plus vite. Le trouble du comportement pourra témoigner de la tentative d’éviter
 
le danger (inhibition, fugue…), d’affirmer son pouvoir sur un plus faible (racket, viol…), de résister à ce qui est perçu comme une
 
agression (un interdit de faire étant reçu comme un interdit d’exister, un regard comme une provocation).
 
L’enfant(adolescent) peut aussi s’attaquer lui-même faute d’une estime adéquate (conduites à risque, tentative de suicide…) ou comme
 
s’il témoignait ainsi d’une tentative de s’assurer d’un pouvoir (anorexie mentale…) Le comportement résiste là d’autant plus à un
 
abord rationnel qu’il ne résulte pas d’une mentalisation. Le temps de l’adolescence est particulièrement propice à une
 
réactivation des émotions qui n’ont pu trouver une expression adéquate au cours du développement. Il n’est donc pas surprenant que
 
les troubles du comportement puissent s’y exprimer avec une fréquence certaine quel que soit par ailleurs le type d’attachement.
 
Ces troubles semblent pouvoir se résoudre d’autant mieux que l’adolescent peut mobiliser un sentiment de sécurité et s’assurer de
 
sa propre estime dans l’estime de l’autre c'est-à-dire qu’il est porteur d’un attachement sécure. En l’absence d’un sentiment de
 
sécurité de base suffisant, c’est à la construction de ce sentiment dans les relations du présent que l’on devra s’atteler. Ce travail
 
de soin est particulièrement difficile du fait d’une référence comme automatisée aux expériences relationnelles antérieures qui entraîne
 
une résistance à toute relation d’aide. 
 

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